L’aqueduc de Roquefavour
Si Marseille et la Provence ont souvent connu au cours de l’histoire des problèmes liés au manque d’eau, le XVIIème siècle va leur donner une dimension dramatique. La cité phocéenne va en effet connaître un doublement de sa superficie et une augmentation de sa population. L’hygiène fait défaut, l’eau manque, les gens ont soif…
Déjà, en 1565 un ingénieur natif de Salon de Provence, Adam de Craponne avait proposé un projet de canal de Provence qui à partir des eaux de la Durance permettrait d’alimenter les principales villes. Le projet fut abandonné vu l’ampleur des travaux et leur coût financier.
L’Arc
Il faudra attendre les grandes sécheresses de 1834 puisl’épidémie de choléra pour que le Conseil Municipal de Marseille décide la construction du canal dont le passage sur l’ Arc fut décidé à Roquefavour.
L’Aqueduc de Roquefavour permet aux eaux du Canal de Marseille de franchir l’ Arc sur les communes de Ventabren et d’Aix afin d’alimenter Marseille.
Maximin de Consolat, le maire de Marseille va confier le projet à unjeune ingénieur sorti de polytechnique, Franz Mayor de Montricher. Les travaux vont commencer en 1841 pour finir en 1847.
L’ouvrage est composé de 3 rangs d’arcades, il mesure 83 m de haut pour 375 m de long, les fondations ont une profondeur entre 9 et 10 m.
5000 ouvriers, dont 300 tailleurs de pierre ont été mobilisés pour mener cette œuvre gigantesque qui aura coûté 3.800.000 francs.
L’ouvrage terminé vit passer les eaux de la Durance le 30 juin 1847.
En apportant l’eau bienfaitrice de la Durance au palais Longchamp d’abord, jusqu’à La Ciotat ensuite, cette œuvre a mis fin à des siècles de pénurie, de privation et d’épidémie.
L’aqueduc connut un succès considérable et valut à Montricher une gloire que peu d’ingénieurs des Ponts et Chaussée de ses contemporains eurent le plaisir de goûter. Le 30 septembre 1852, Louis Napoléon Bonaparte nomma l’ingénieur Officier de la Légion d’honneur.
L’architecture élancée fait de ce monument en parfaite harmonie avec le paysage une curiosité de la commune de Ventabren et confère à ce site une valeur historique indéniable.
Le 12 septembre 1992, sous la présidence de Jean-Claude Gaudin (Sénateur, Président du Conseil Régional), Lucien Weygand (Président du Conseil Général), Robert Vigouroux (Sénateur, Maire de Marseille), Jean-François Picheral (Conseiller Général, Maire d’Aix-en-Provence), Bertrand Dauberlieu (Président de la Société des Eaux de Marseille), Jean-Marie Duron (Maire de Ventabren), le Conseil Municipal et la population ont commémoré le
150e anniversaire de la pose de la 1ère pierre de l’ Aqueduc de Roquefavour.
En 2002, l’aqueduc de Roquefavour fut inscrit à l’inventaire des monuments historiques.
Reconnu comme le plus grand ouvrage en pierre du monde, il nous permet de prendre conscience de la richesse du patrimoine laissé par Frantz Mayor de Montricher.