Un héros du quotidien à Ventabren
Vendredi 20 août, à la suite d’un malaise, le chauffeur d’un camping-car perd le contrôle de son véhicule et percute un mur sur la route D10 à Ventabren, dans le sens Aix-Velaux. Alerté par le bruit de la collision, un homme vient porter secours à la victime en lui faisant un massage cardiaque. Le conducteur est ainsi réanimé et pris en charge par les pompiers ; son sauveur quitte les lieux.
A la suite de cet acte de courage, les équipes de la gendarmerie lancent un appel à témoin sur leur page Facebook pour retrouver ce bon samaritain. Ils écrivent « Sans son intervention rapide et efficace, la victime serait décédée sur place », précise le post. « Il n’a écouté que son courage, ajoute le major Vanhaesebroucke, commandant de la brigade d’Éguilles. Cet appel à témoins a été lancé à l’initiative des pompiers, pour mettre en valeur son action. Nous allons le remercier et entendre son témoignage. »
Identifié le lendemain grâce à une amie à laquelle il a raconté cet épisode et qui a vu l’appel. Il s’agit de Dimitri Mallis. Agé de 32 ans, il a d’abord sorti la femme du conducteur et sa petite-fille du véhicule, pendant que son père, à qui il était venu rendre visite, faisait la circulation. Au bout de quelques secondes, Dimitri Mallis remarque que le conducteur ne bouge plus. Ne constatant aucun signe de respiration, il sort l’homme et entame un massage cardiaque. « J’ai commencé le bouche-à-bouche et le massage cardiaque. Une infirmière est venue m’aider, mais elle n’appuyait pas assez fort alors j’ai pris le relais. Juste avant que les pompiers n’arrivent, le cœur est reparti », raconte Dimitri Mallis à La Provence.
Dimitri Mallis a appris les gestes de premiers secours lors de sa formation d’ostéopathe il y a une dizaine d’années, qu’il avait revu il y a deux ans avant un voyage en Australie. « Je ne pensais pas m’en servir un jour, admet-il. . Il a su rester calme et lucide face à cette situation : « Ça s’est fait de manière limpide. Rien n’a été fait dans le stress. Je pense que le yoga et la méditation m’aident beaucoup pour cela. »
Après la compassion dont ont fait preuve les différents internautes, Dimitri Mallis termine son témoignage plein d’empathie, et ça fait du bien à lire : « Ça fait chaud au cœur, mais je ne voulais pas répondre pour être encensé. Ça m’a questionné sur la notion de service : quand on est à un endroit, à un moment donné, il faut donner ce que l’on peut, sans rentrer dans le jeu de l’ego et de l’arrogance. Le vrai service se fait sans envie de reconnaissance ou de retour. On a besoin de se mettre à la place des gens, d’aller au-delà de nos divisions, surtout en ce moment. Tous les êtres humains ont de la compassion en eux. »