Rappel : la forêt capte le C02 pendant sa croissance, elle abrite et favorise la biodiversité, facilite le captage des eaux de pluie.et produit de la matière première (1 hectare de forêt produit chaque année environ 1 tonne de bois)
La forêt que l’on a sous les yeux aujourd’hui dans notre région est le résultat de nombreuses transformations au fil du temps.
La forêt « primaire » méditerranéenne principalement constituée de chênes a été transformée par l’agriculture et l’élevage depuis le moyen âge.
Puis, à partir des années 40, l’agriculture et l’élevage ont régressé. Une nouvelle forêt principalement constituée de pins qui ont conquis les espaces abandonnés et couvert les espaces forestiers. Aujourd’hui, la surface forestière a augmenté de 30% depuis les années 40 (niveau régional). Le volume de biomasse a lui augmenté de 50% par défaut d’exploitation.
La pousse de cette nouvelle forêt a été très anarchique ; à certains endroits, du fait de la densité de la végétation, peu d’arbres à haute tige se développent normalement. La forêt se referme sur elle-même en appauvrissant la biodiversité et ceci rend aussi plus difficile la lutte contre les incendies.Cette forêt de pins est très sensible aux incendies et la situation est aggravée par les sécheresses dues au réchauffement climatique. Elle a besoin de 30 à 40 ans pour se régénérer après un incendie (un pin devient adulte au bout de 80 ans !).
Les massifs des Quatre Termes et de l’Arbois (respectivement au nord et au sud de la commune) ont subi plusieurs incendies importants ces 60 dernières années, à ce rythme-là c’est la garrigue qui remplacera la forêt à brève échéance et à long terme il ne restera que des sols dénudés comme on peut déjà le constater sur une partie du plateau de l’Arbois, de la Sainte Victoire et des collines au nord de Marseille.
D’un autre coté on n’arrivera jamais à supprimer les mises à feu (accidentels ou criminels) et les moyens de secours ne peuvent pas être multipliés à l’infini. De plus les sécheresses récurrentes annoncées vont aggraver la situation.
Il est à noter qu’au niveau national, la forêt appartient en majorité à des propriétaires privés, environ 70%, le reste soit aux communes ou à l’Etat
La seule solution pour sauvegarder nos forêts est de l’entretenir préventivement, cela veut dire des travaux forestiers dans la quasi-totalité de notre forêt.
Ces travaux sont essentiellement des éclaircies, des dépressages et entretiens de dessertes pour faciliter l’accès des moyens de secours. Ils doivent évidemment être réalisés selon le Code forestier et la réglementation en vigueur. Ces travaux permettent de régénérer la biodiversité et de diminuer la puissance des incendies en réduisant la masse combustible.
Le dépressage est réalisé lorsque la forêt se reconstitue après un incendie ou une coupe (soit 20 à 30 après l’incendie ou la coupe). La densité des jeunes pousses est telle que le développement des arbres devient difficile (voir photo). Il consiste à éliminer une partie de la végétation afin de favoriser la croissance des plus vigoureux.
En ouvrant le milieu , le dépressage favorise la biodiversité.
L’éclaircie est réalisée 20 à 30 ans après un dépressage toujours pour favoriser la pousse des plus vigoureux ; les arbres conservés peuvent utiliser au mieux l’eau disponible dans les sols.
La coupe des arbres adultes. Elle est réalisée 20 à 30 après l’éclaircie. Une fois adulte les arbres ne captent plus de C02 -ou très peu ; Il convient de les récolter pour favoriser la régénération de la forêt par de jeunes pousses.
Cas particuliers des interfaces et des obligations légales de débroussaillement (OLD).
Les OLD doivent être réalisées par les propriétaires et sont obligatoires (cf. rubrique OLD et auto protection)
Les interfaces sont les parties de la forêt situées au-delà des zones habitées soumises aux OLD sur une profondeur d’environ 150 mètres.
Ces interfaces sont entretenues différemment du reste de la forêt pour diminuer la puissance des feux éventuels.
La collaboration entre commune, métropole et le département (parties communales) et les ASL (parties privées) permet de réaliser des travaux efficaces de prévention contre les incendies dans les interfaces.
Ces travaux font l’objet de programmes annuellement mis à jour.
Ces travaux d’entretien des interfaces sont vraiment efficaces que si, et seulement si, les propriétaires fonciers réalisent correctement leurs OLD chaque année.
Depuis une dizaine d’année la commune de Ventabren réalise des travaux de prévention contre les incendies. La commune s’est dotée d’un plan annuel de travaux forestiers, la métropole a réalisé dans le quartier des Gougoulons des travaux dans les interfaces ; l’ASL 4 Termes & Arbois a réalisé des travaux similaires le long du CD64, à la Bourdonniére et à la Bertranne sur des terrains privés (après accord des propriétaires).
En conclusion, réaliser des travaux dans notre forêt méditerranéenne ce n’est pas la détruire (ou une volonté de la domestiquer !) mais c’est la préserver pour les générations futures.